La fessée érotique
D’où elle vient, à quoi elle sert, qui la pratiquait?
SI vous êtes ici, c’est probablement que la fessée, infligée, ou subie, vous excite. Et vous n’êtes absolument pas le (ou la) seul. Une petite main un peu appuyée pendant les ébats, vous appréciez, mais vous voulez aller un peu plus loin… Et je vous comprends. C’est en grande partie grâce à l’essor tout récent du BDSM avec 50 nuances de gris, que certaines pratiques, dont la fessée érotique, sont maintenant reconnus et appréciés.
Selon des études menées en France, la fessée est le 5 ème fantasme le plus recherché sur Internet, en fonction des mots clés.
Le plaisir et la douleur peuvent être un cocktail qui marque les esprits et qui plaît, surtout quand il s’agit de sexe. Selon certains sexologues, les fesses sont une zone érogène comme les autres, en partie car elle est proche des autres zones érogènes qu’on veut se faire toucher… et qu’on veut toucher aussi.
Que vous soyez intéressé par le BDSM, ou alors si vous voulez un peu pimenter votre vie sexuelle, lisez la suite de ce petit guide pour découvrir quels types de fessée existent. Vous découvrirez aussi d’où vient ce petit rituel, à quoi ça servait concrètement, quelles vertues on lui attribuait à l’époque (de l’antiquité à la renaissance) et quelle est sa place dans la société.
Un petit peu de contexte: les fesses, ça sert à quoi?
Les fesses, de façon anatomique, distinguent les hommes des autres mammifères. C’est une zone qui n’existe que chez les primates et les hommes. Elle permet de se sentir confortable lorsqu’on est assis, mais elle permet surtout de se tenir debout. Mais ce n’est pas son seul usage, comme vous pourrez vous en apercevoir avec nos escorte Rouen.
Mais alors, historiquement, ça vient d’où?
Alors là, ça remonte très loin. En fait, ça remonte jusqu’à l’antiquité. Pratique qui permet de flatter les courbes féminines, Ovide, dans l’art d’aimer, disait déjà “celle qui s’enorgueillit de sa croupe élégante, en offre à nos yeux toutes les richesses”. A cette époque, on avait déjà d’yeux que pour les fesses.
Au 18ème siècle, dans la petite bourgeoisie, et même chez les élites intellectuelles, la fessée devient populaire. Et même, très populaire: c’est la représentation même de la dépravation, qui est très en vogue à cette époque. C’est un peu la libération des mœurs, l’immoralité qui connaît son heure de gloire, tant les poètes se plaisent à la décrire et la suggérer dans des actes érotiques et sexuels. On peut par exemple citer Jean-Jacques Rousseau et son ami Diderot, qui s’essaie à l’écriture tendancieuse.
Mais évidemment, celui qui a transformé la grivoiserie en art, et qui à même donné son nom à un mot commun, c’est le marquis de Sade. Ce célèbre auteur qui célèbre le BDSM… voir même celui qui l’a popularisé aux yeux du monde entier. Dans son roman, justine ou les malheurs de la vertu, Sade va plus loin que tous les autres auteurs du monde. Libertin, parfois considéré comme un sadique, cet homme raconte, dans son roman, le parcours d’une femme pauvre et vertueuse dans la société inégalitaire et violente de l’époque, dans l’objectif de survivre… Autant vous dire que ce n’est pas très joyeux, et Sade se plaît à explorer une quantité impressionnante de fantasme passé et présent des hommes.
La fessée, marqueur de hiérarchie sociale?
On peut envisager la fessée érotique comme quelque chose de sociologique. En fait, elle sert à démontrer la domination physique (et donc sociale) entre les femmes et les hommes. Ainsi, au 19ème siècle, dans les romans de Musset, ce sont les moines qui vont administrer les fessées aux femmes pécheresses. Le clergé marque ainsi son autorité et sa domination hiérarchique, par rapport au tiers-état. C’est la punition infligée à l'inférieur par le supérieur.
Mais au fait, ce n’est pas ce qu’on utilise pour punir les enfants à la base?
Et oui, pour les gens sans une once de curiosité érotique, la fessée est une punition avant tout. Pendant l’enfance, elle se veut humiliante, et rappelle aux enfants leur impuissance face à l’autorité parentale. Ce lien entre le châtiment reçu par l’enfant et le plaisir des adultes n’est pas forcément inexistant selon Freud, puisque ce dernier parle des confessions de Rousseau comme d’un aveu de masochisme, disant même que “la douloureuse stimulation des fesses est une des racines érotisation de l’objet passif de la cruauté” sous entendu, la personne qui ressent une excitation et du plaisir suite à une fessée voudrait inconsciemment être l’objet de la cruauté de quelqu’un… Des interprétations complexes, qu’on laissera aux livres et aux psychologues.
En fait, la fessée serait la recherche de la pureté
Elle est rentrée dans l’imaginaire collectif comme une pratique sadomasochiste pure. La flagellation expiatoire religieuse est corrélée à cette pratique, dans nos consciences. Pour les chrétiens, le corps est opposé à l’âme, et c’est le corps qui est corruptible, qui est susceptible de pécher. Donc en fait, c’est un moyen d’acquérir la pureté de l’âme en corrigeant le corps faible (d’où l’auto flagellation qu’on peut voir dans les films). On retrouve cette dynamique dans tous les mouvements sado-masochistes occidentaux. Et c’est aussi pour ça qu’elle est attirante: parce que les films, les livres, les auteurs, détournent cette intention vertueuse pour la transformer en un acte de dépravation pur.
Une fessée pour soigner?
Alors, maintenant on va parler de l’aspect curatif de la fessée. Outre l’aspect flagellation, qui soulage l’âme pour les croyants, et permet de faire pénitence de l’âme face aux divinités, il y aurait un autre aspect bénéfique… Au 2ème siècle, pour Asclépiade, la fessée servait à guérir les maniaques. C’était utilisé pour guérir la mélancolie érotique, l’impuissance et même la nymphomanie. Alors est-ce que ça marche? Dans la mesure ou ça stimule le corps, ça peut marcher… Mais ça marchera largement moins bien que des vraies astuces pour rebooster ses érections, comme les exercices de Kegel par exemple